« Sauver la planète »
Cette expression popularisée par le livre d’Al Gore, Sauver la planète Terre, en 1992 s’est répandue depuis comme le cri d’alarme sur l’état de notre habitat. Désormais, on n’entend (presque 1) plus dans les média que cette formule lorsqu’il s’agit de résoudre l’équation écologique.
À moins qu’un·e fada n’appuie sur le bouton rouge qui fait pousser de géants champignons radioactifs, la planète Terre n’a pas besoin d’être sauvée. Elle tourne très bien toute seule !
Par contre, l’écosystème qu’elle accueille peut très bien se modifier. Heureusement ou malheureusement pour nous, cela est déjà arrivé. Heureusement, car c’est en s’oxygénant que l’atmosphère a permis le développement et la diversité de la vie. Malheureusement, car c’est en se modifiant qu’il pourrait la réduire ou la transformer. Auquel cas, cela se fera avec ou sans l’espèce humaine, peu importe à la planète.
Le monde actuel n’existera plus, mais un autre certainement. Il continuera tant bien que mal, il évoluera et aucun être humain ne sera peut-être là pour le voir. Tout simplement.
Sapiens ? Homo sapiens ?
C’est plutôt cette savante bestiole qui prolifère dans cet environnement qu’il faut sauver. Car l’espèce humaine ne saurait survivre sans les ressources qui lui sont offertes. Mais ces ressources en apparence si denses et abondantes sont fragiles. Elles génèrent, utilisent et partagent le même habitat : la Terre.
Avec son avidité de prospérité, l’humanité détruit l’habitat d’innombrables espèces végétales et animales. Conséquence, elles disparaissent. Conséquence, le cocon de l’humanité est détérioré. Conséquence ?
Notre confort moderne, glouton en ressources, est forcément à revoir pour envisager un futur perenne à nos rejeton·ne·s. Mais il n’est pas évident de se projeter dans un avenir catastrophique lorsqu’on est préoccupé·e par nos tracas quotidiens. Alors, projeter pour les autres, vous pensez !
Sauvons sapiens !
C’est pourquoi cette expression, « Sauver la planète », me dérange. Car là aussi il ne s’agit pas de nous, les humain·e·s, mais d’autre chose, la planète. Pour commencer à prendre conscience que l’on doit sauver notre peau, ne faudrait-il pas parler de nous-même et non de la Terre ?